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Quelqu’un a débranché la grosse pomme

Zovi est installée à Shanghaï depuis dix ans. Métisse chinoise-française, elle est graphic innovator, un titre pompeux pour un métier méconnu et récent : la facilitation graphique. Musicienne et passionnée de dessin, Zovi part en vacances, début 2020, chez son amoureux new-yorkais… On s’en doute, la pandémie va chambouler leurs plans, détruire quelques rêves, installer quelques peurs et forcer des décisions inattendues.

Avec sensibilité et franchise, Zovi raconte un parcours de changements, d’adaptations et de micro-deuils qui devrait résonner dans toutes les têtes après les trois dernières années qu’on a vécu. En nous faisant plonger dans l’intimité d’une immigration clandestine en pleine pandémie, d’un amour solide, mais débutant, et tout ça sous couvert de masques et de distanciation, Zovi nous partage des années décisives de sa vie… avec un effet cathartique pour les lecteur•rices.

Ne vous trompez pas, ce n’est pas l’histoire du virus qui se trouve dans cette excellente bande dessinée, mais plutôt une histoire d’amitié, d’affections… et de résilience. Le graphisme est détaillé, précis, intelligent. La palette de couleurs rosées apporte un côté expressif et contrasté avec le propos. Le trait de Zovi est solide, intéressant, et le tout est visuellement très réussi. J’ai particulièrement aimé son approche des différences culturelles entre la France, la Chine et le Québec, ainsi que le ton, touchant sans être tragique.

  • Autrice : Zovi
  • Maison d’édition : Mécanique générale
  • Date de parution : février 2023
  • Nombre de pages : 125

Crédit photo : Annick Lavogiez

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