Quartier du Vieux-Anakali (Lahore, Pakistan), Tchenguiz (Chavez dans la version anglophone) invite un Américain de passage à prendre le thé. Le personnage principal prendra alors la parole afin de raconter son histoire à travers un monologue des plus accrocheurs.
Tchenguiz, qui a grandi à Lahore, ira, une fois adulte, compléter ses études à la célèbre université Princeton à New York, et réussira à faire de cette ville son nouveau chez-soi. Pour donner suite à ses nombreux succès universitaires, il se trouvera un emploi prestigieux dans une firme de consultants, portera des complets onéreux et aura même un compte de dépenses. Il rencontrera lors d’un voyage en Grèce, Erica, new-yorkaise elle aussi. Ils se courtiseront longtemps. Le rêve américain.
Puis, le 11 septembre 2001 arrive et tout change. Tout d’abord, sa réaction face aux évènements, et, lentement, le regard des autres sur lui. New York devient alors tranquillement le symbole de la résistance et perd son côté cosmopolite, pluraliste où il se reconnaissait. Des rumeurs grandissent qui parlent de mosquées fouillées, d’étrangers battus, ostracisés. Alors le protagoniste sera confronté à ce qu’il est, ce qu’il représente, ce qu’il souhaite et par le fait même, le lecteur aussi et c’est la beauté de ce roman confrontant, beau et dur.
Il est à noter que ce roman a été adapté au cinéma en 2012 sous le même titre «The reluctant fundamentalist». Le film a été nommé à la Mostra de Venise et au festival international du film de Toronto.
C’est une histoire et, comme dans toute histoire – vous, un Américain, en conviendrez volontiers -, ce n’est pas l’exactitude des détails qui la rend pertinente, mais la force de son contenu narratif.
- Auteur: Mohsin Hamid
- Édition: Penguin Books
- Parution: 2007
- Nombre de pages: 209 p.
Crédit photo: Valérie Ouellet