J’avais adoré le dernier livre de Julia Kerninon, alors j’attendais celui-ci avec un mélange d’excitation et d’appréhension. Autant vous le dire tout de suite, J’AI ADORÉ.
À trente ans, sur le parking de l’hôpital, juste après avoir donné naissance à son enfant, la narratrice hésite à tout quitter. Alors qu’elle revisite ses souvenirs de femme – les amants et les amies, l’alcool et les cigarettes, les rires et les défis – elle réfléchit une façon d’être elle-même tout en assumant sa nouvelle identité. Faut-il faire table rase de tout ce qu’elle a été, ou peut-elle être tout à la fois?
Avec franchise et intelligence, Kerninon explore dans Toucher la terre ferme sa maternité, à travers son passé et ses amours. On découvre au fur et à mesure du récit une femme qui se construit, s’invente, se solidifie, devient mère tout en étant femme, avec ce que cela implique d’être ces deux personnes, celle qui fumait des cigarettes toute la nuit et celle qui allaite. Kerninon explore les tensions de cette cohabitation qui n’est pas un état naturel, mais bien une constante négociation.
Tout comme avec Liv Maria, mais dans un style plus autobiographique, Kerninon réussit avec Toucher la terre ferme à explorer l’identité qui se bouscule, se rêve, se poursuit, se transforme… avec la venue d’ un enfant. Son ton est, une fois de plus, accrocheur, sensible, intelligent, percutant, surprenant.
Un roman court, prenant, touchant, franc, qui dévoile la complexité de nos identités plurielles. À lire immédiatement.
- Auteure : Julia Kerninon
- Maison d’édition : Annika Parence Éditeur
- Date de parution : Février 2022
- Nombre de pages : 90
Crédit photo : Annick Lavogiez