Éric Plamondon vit un succès critique chaque fois qu’il sort un nouveau roman et cet engouement est toujours mérité. Il nous a habitué aux œuvres éclatées, mais bien solides. Taqawan ne fait pas exception à ce style gagnant.
Replongeons en 1981, alors qu’a lieu la fameuse escarmouche à Restigouche, conflit entre des Amérindiens gaspésiens et la police qui prendra rapidement des ampleurs nationales. À travers tout ce chaos, certains malfaisants en profiteront pour commettre des crimes qui passeront évidemment sous le radar des actualités. Néanmoins, pour quelques personnes, ce conflit est beaucoup plus complexe qu’un simple malentendu sur la pêche aux saumons. C’est un malaise qui dort depuis longtemps et que tout le monde semble ignorer.
Ce récit bien rythmé montre que ce que l’on voit dans l’actualité n’est qu’une infime goutte d’eau dans une rivière de conflits. Plamondon coupe son histoire d’anecdotes, de faits historiques et de recettes qui allègent le ton sombre que prend parfois l’histoire. Cela ne brise pas la cadence, bien au contraire ! On se plait rapidement dans ce stimulant mélange d’informations.
L’auteur décortique un problème complexe, en s’intéressant surtout à ce qui se trouve dessous. Alors que les policiers débarquent en Gaspésie pour saisir les filets de saumons des Amérindiens, que se passe-t-il avec le reste de la réserve ? Il fait bon de lire des histoires qui nous amènent à mieux connaître les humains à qui on a forcé le partage les terres. On traite de tout cela ainsi que de vengeance, de justice et surtout, d’humanité.
Si taqawan est le mot mi’gmaq signifiant un saumon qui revient dans sa rivière natale pour la première fois, je ne sais pas comment on pourrait nommer le plaisir qu’on a de relire Plamondon comme si c’était la première fois.
Vicki Milot
11 juin 2017 à 9:46 pmJ’avais adoré Mayonnaise. Ce nouveau titre me tente. Merci pour la suggestion
Karine Fortin
1 juillet 2017 à 8:41 pmVous m’avez tous les deux donné envie de lire cet auteur que je n’ai pas encore lu! Par quel titre commencer?
Simon
8 juillet 2017 à 5:06 pmJ’ai adoré les premiers livres de Plamondon et Taqawan ne fait pas acception. Cet auteur est génial !