Pour la première fois depuis sa parution, la traduction française de Pomegranate soup est enfin disponible. Le roman écrit par Marsha Mehran est inspiré de son propre parcours : née en Iran, elle fuit le pays à la veille de la Révolution pour se réfugier dans différents pays avant de se poser en Irlande avec son mari. Elle écrit ce roman à l’âge de 27 ans. Malheureusement, elle est retrouvée morte en 2014 dans des circonstances toujours nébuleuses.
Ce récit donc est l’histoire de trois sœurs : Marjan, Bahar et Laya Aminpour toutes nées en Iran. Celles-ci ont perdu leurs parents relativement tôt et ont dû se serrer les coudes pour survivre. Toutefois, lorsqu’arrive la Révolution, tout bascule. Bahar devra fuir un mari violent, elle se réfugie chez ses sœurs qui prendront leurs jambes à leur cou et atterriront à Londres, au Royaume-Uni. Après quelques années d’études, elles décident de poser leurs pénates à Ballinacroagh, petite bourgade en Irlande et elles ouvrent ensemble le Babylon Café. On peut le deviner, l’ouverture de ce café, l’odeur des épices et des plats chambouleront complètement la vie des résidents, surtout celle de Thomas McGuire qui possède presque tous les commerces de la ville.
C’est une histoire de fossé à franchir entre les différences, une histoire d’acceptation, de résilience et aussi de la cuisine perse puisque tout au long du roman, ce sont des recettes traditionnelles qui séparent les chapitres. On arrive souvent, comme lecteur, à sentir l’odeur des oreilles d’éléphant, de l’abgoosht et de la soupe à la grenade. Un roman qui se lit très facilement, qui nous transporte dans divers pays et qui nous démontre que le multiculturalisme ou le pluralisme est tout à fait possible même dans un petit village irlandais.
- Autrice : Marsha Mehran
- Traduction : Santiago Artozqui
- Maison d’éditions : Éditions Picquier
- Parution : 2005 (2021 pour la version française)
- Nombre de pages : 294
Crédit photo : Valérie Ouellet