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Le passager

Alex, 27 ans, file la parfaite vie avec son amoureux, entre le travail, les vacances et les projets. Un jour, soudainement, elle se met à ressentir des fourmis dans la main. Le bras. Le ventre. Au fur et à mesure des jours, l’inconfort s’installe. Inquiète, elle accepte de rencontrer un médecin. Après des nuits d’angoisse, quelques rendez-vous médicaux et de regrettables recherches sur Internet, le verdict tombe : cet amalgame de douleurs étranges, c’est la sclérose en plaques (SEP). Effondrée, dévastée, incomprise, Alex s’isole, souffre, pleure. Et puis, au fur et à mesure des semaines, la vie reprend ses droits et les projets fleurissent à nouveau. Enceinte, elle va découvrir comment créer un équilibre entre sa maladie et le quotidien, comment faire de ce «passager» clandestin qui occupe son corps, un compagnon plus ou moins vivable.

Graphiquement jolie et intéressante, Le passager, de Cyrielle Pisapia, est une bande dessinée à saveur universelle, particulièrement réussie. Les couleurs des planches, ainsi que le trait, servent habilement le propos, notamment le tumulte d’émotions de cette vie peu ordinaire. L’idée de dessiner la maladie avec un petit reptile illustre bien son caractère invisible et solitaire.

Le passager fera sans conteste écho auprès de nombreuses personnes ayant un·e proche atteint·e d’une maladie chronique ou eux-mêmes atteints. Parce que c’est l’histoire d’une femme qui apprend à vivre avec les hauts et les bas de sa maladie, on n’est pas ici dans un récit de positivité toxique qui minimise la souffrance, mais bien au coeur d’une histoire de résilience. C’est à la fois touchant et rafraîchissant, avec une fine note éducative qui permet de bien comprendre les particularités de la SEP.

Crédit photo : Annick Lavogiez

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