Matthieu Simard publie des romans depuis maintenant 15 ans, tout en prenant des pauses pour écrire une nouvelle ou deux dans un recueil ou un scénario de film. Cet automne, il publie Une fille pas trop poussiéreuse, œuvre qu’il annonce à la blague comme étant son dernier roman, puisqu’il meurt à la fin.
L’apocalypse survient à Montréal, et Matthieu se retrouve démuni dans un monde où il est fort probablement trop faible pour survivre. Il va donc errer dans un paysage à l’abandon à la recherche d’amour ou de sexe en attendant que la situation se place. Ou la mort. Rendu là, y a-t-il vraiment une différence ?
Matthieu Simard avait troqué l’humour pour la tendresse depuis quelques romans, mais avec Une fille pas trop poussiéreuse, il effectue avec succès un retour aux sources. Malgré l’aspect à priori tragique de la trame narrative, le roman est surtout comique. Comment faire autrement que de rire de la fin du monde ?
Néanmoins, l’histoire a aussi ses moments de tendresse et de tristesse. Comme personne n’est vraiment prêt à la fin du monde, les personnages meurent constamment, et Matthieu tente tant bien que mal de passer à autre chose. C’est dans ce mélange d’amputation, d’amour, de gorge qui se fait trancher et d’amitié que Matthieu vit ses derniers moments sur terre. Il tente de grandir comme personne, même s’il ne reste pas assez de temps pour que cela en vaille la peine.
En plus de revenir en force avec l’humour, Simard réintègre l’autoréférence qu’il lui seyait si bien. Les amateurs de son œuvre retrouveront des clins d’œil appréciés éparpillés un peu partout dans le roman. Si c’était réellement le dernier roman de l’auteur, ce que l’on n’espère pas, ce serait l’œuvre ultime qui résume très bien une carrière magnifique.
Mais espérons que le vrai Matthieu Simard ne meurt jamais à la fin.
- Auteur : Matthieu Simard
- Éditions : Stanké
- Date de parution : 21 octobre 2019
- Nombre de pages : 216 pages
- ISBN : 9782760411531
Crédit photo : Patrice Sirois