Voilà un livre qui intéressera tous ceux (et je suis de ceux-là) qui consultent Lonely Planet, Le Routard et autres guides de ce genre avant de partir en voyage. Comment tous ces guides réussissent-ils à accumuler et ordonner la multitude d’informations sur des villes ou des pays entiers ? Sylvain Tesson (grand voyageur et essayiste français) en avait parlé dans l’une de ses chroniques et avait piqué ma curiosité. À sa suggestion, je me suis donc empressé de lire ce petit bouquin, et je ne l’ai pas regretté.
Tout d’abord, petite précision au sujet de l’auteur, Vincent Noyoux : il est lui-même auteur de plusieurs guides de voyage (chez Gallimard). Il sait donc de quoi il parle. Et il ose briser le vernis des apparences en exposant les défis, les embûches et les dessous de ce milieu hautement compétitif. Bâti en vingt-quatre courts chapitres, le livre nous apprend comment sont découverts les « coups de cœur », les bonnes adresses et les beaux endroits. Pas toujours de la façon que j’imaginais ! On apprend également comment lire entre les lignes, comment interpréter certains mots, certaines tournures de phrases. Les « adjectifs qualificatifs sont autant de cailloux que l’auteur de guide disperse dans son texte ». Les synonymes ne veulent pas toujours dire la même chose. Certains mots cachent un discret signal d’alarme et cet anti-guide nous fournit des indices pour savoir les reconnaitre.
Utilisant un ton humoristique et irrévérencieux, ne se prenant pas trop au sérieux et étant souvent son plus cruel critique, Vincent Noyoux cherche particulièrement à dégonfler le mythe voulant que les auteurs de guide ont le travail le plus facile au monde, qu’ils sont payés pour voyager et profiter des plus beaux endroits, des meilleurs hôtels et des plus réputés restaurants. Mais un avertissement s’impose : comme bien souvent chez nos amis français, le ton peut aussi être condescendant. Il n’a pas aimé la cipaille du Lac Saint Jean ? Soit. Mais inutile de la qualifier de dégueulasse. En faisant abstraction de quelques passages de cette nature, le livre est agréable à lire, amusant et instructif.
Pour ma part, je continuerai à consulter des guides avant de partir en voyage, mais en gardant une certaine réserve face à certaines appréciations et à certains commentaires.
- Titre : Touriste professionnel – l’anti-guide de voyage
- Auteur : Vincent Noyoux
- ISBN 978 2 234 06952 7
- Édition / Année : Stock 2011
- 215 pages
- Emprunté à la BaNQ référence 910 N 959t 2011 (3 2002 5152 2022 4)
Crédit Photo: Jean Alain Béchet