Susin Nielsen est une autrice canadienne ayant déjà gagné le prix du Gouverneur général et le prix du livre jeunesse de l’année de l’Association des libraires canadiens. C’est en 2018 qu’elle publie le roman jeunesse No fixed adress qui sera traduit en 2019 sous le titre Sans domicile fixe.
Félix habite avec sa mère dans un Westfalia. L’idée semble amusante, c’est un peu comme du camping après tout. Mais Félix réalise rapidement que cette solution temporaire à quelques malchances successives n’a rien de temporaire finalement. Comme sa mère peine à se trouver un travail pour éventuellement louer un appartement, Félix cache sa condition à ses amis et constate qu’il devra peut-être être l’adulte de la famille même s’il n’a que douze ans.
L’une des multiples réussites du roman jeunesse est le charme des personnages. On s’attache énormément à Félix et à ses amis. Même sa mère, souvent dans le tort, est tout à fait compréhensible. Alors qu’elle peut aisément être vue comme la vilaine dans l’histoire, Nielsen l’a écrite assez profonde pour que l’on comprenne toute l’ampleur de son marasme qui a provoqué l’effondrement de sa famille.
Les thèmes abordés dans ce roman pour adolescents sont extrêmement pertinents également. La honte que ressent Félix par rapport à un destin qu’il n’a pas choisi et sur lequel il a peu d’impact est un thème rarement abordé et pourtant si souvent ressenti à l’adolescence. Le cheminement qu’il doit effectuer pour se bâtir une confiance alors qu’il ne peut même pas avoir confiance en sa propre mère est fascinant. Nul besoin d’avoir vécu la pauvreté pour ressentir la vérité des thèmes abordés par Nielsen.
Sans domicile fixe est une excellente histoire à laquelle nous pouvons tous nous identifier, de près ou de loin. C’est un récit captivant, rempli de rebondissements et très bien écrit.
- Autrice : Susin Nielsen (traduction de Rachel Martinez)
- Éditions : La courte échelle
- Parution : 2019
- Pages : 339 pages