Marc Ménard est professeur à l’École des médias de l’UQAM. Il publie cet automne son quatrième roman : Para Bellum.
Dans une Montréal gangrénée par le chômage en 1937, Stan fréquente plusieurs personnes de divers horizons. Il côtoie des communistes et des conservateurs chrétiens. Bien que ça ne le concerne pas, il se retrouve entre ces deux fronts et au cœur d’un complot beaucoup plus grand que lui.
Dans ce roman, tout comme dans son antépisode Un automne rouge et noir (dont la lecture n’est pas obligatoire pour apprécier Para Bellum), Ménard nous plonge dans les années 30 avec une précision aiguë. Son travail de précision est méticuleux et très achevé. Des coins de rue aux marques de bière, l’auteur s’assure qu’il ancre son récit convenablement dans l’époque. Un public moins fervent de l’histoire pourrait trouver que le style se base un peu sur le name dropping, mais une fois l’atmosphère peinte, Ménard nous plonge dans son récit avec adresse.
L’atmosphère, justement, est très agréable. Para Bellum est un hybride entre le roman noir, le récit policier et la fiction historique. L’équilibre entre ces styles est honorablement atteint. L’auteur réussit très bien à faire progresser l’histoire en utilisant des retournements inattendus, sans jamais sacrifier la trame historique derrière. Stan, le personnage principal, est écrit avec profondeur. Les conflits qui le rongent le présente sous une lumière humaine complexe et intéressante.
Para Bellum est un pari réussi pour Marc Ménard. C’est un voyage absorbant vers une Montréal où les communistes et les fascistes se toisent alors qu’au milieu, la classe ouvrière est préoccupée par sa survie.
- Auteur : Marc Ménard
- Éditions : Tête Première (coll. Tête ailleurs)
- Parution : 26 février 2024
- Pages : 184 pages
Crédit photo: Patrice Sirois