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On meurt tous d’avoir vécu 

Karine Vilder est rédactrice en chef et chroniqueuse littéraire pour le Journal de Montréal. Sa carrière dans les médias lui a certainement servi d’inspiration pour écrire son premier roman aux éditions Stanké : On meurt tous d’avoir vécu. 

Louky Crapo écrit ce que son milieu appelle des «viandes froides». Des chroniques nécrologiques prêtes au cas où une célébrité meurt. Il découvre cependant un jour qu’il peut provoquer la mort de quelqu’un s’il décide d’écrire une chronique nécrologique à cet effet. Il décidera alors d’utiliser son don à des fins excentriques.  

Pour apprécier le premier roman de Vilder, il faut aimer le type de narrateur arrogant qu’on retrouve surtout dans les comédies noires. Le genre de personne exécrable qui croit qu’elle a tout compris et qui prend un sinistre plaisir à nous expliquer pourquoi. L’autrice plonge son narrateur bien longtemps dans cette potion d’humour malin et en fait le principal enjeu de sa narration. Si vous appréciez ces personnages presque caricaturalement tordus, c’est le roman parfait pour vous.  

L’univers du roman a aussi son intérêt. Vilder met en scène la classique New York des films noirs, mais dans les années 2000. Elle mélange ainsi cliché et nouveauté, une formule qui marche sans contredit très bien pour On meurt tous d’avoir vécu.  

Le premier roman de Karine Vilder est un carnaval d’humour noir quelque part entre le classique roman noir américain et l’hommage parodique. Un roman policier à l’envers, au centre duquel la mort devient un outil de travail dédramatisé. C’est un travail assez intéressant auquel on est peu habitués. 

  • Autrice : Karine Vilder 
  • Éditions : Stanké 
  • Parution : janvier 2022 
  • Pages : 224 pages 

Crédit photo: Patrice Sirois 

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