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La papeterie Tsubaki

La papeterie

Amemiya Hatoko est une jeune Japonaise de 25 ans qui, après plusieurs années passées à l’étranger, revient dans sa ville natale, Kamakura, une petite ville située à 50km de Tokyo réputée pour ses temples et ses sanctuaires. À travers les saisons symbolisées par quatre chapitres, on plonge dans le quotidien de cette jeune écrivaine publique et de sa papeterie, Tsubaki. 

Tout au long du récit, on découvre le métier d’écrivain.e publique. Un métier méticuleux, sensible, qui cohabite avec la technologie du XXIe siècle. Un métier ancestral qui perdure malgré le temps et les avancées technologiques. Entre traditions et modernité. 

C’est parce que les mots sont parfois trop difficiles à écrire, parce que la sensibilité manque, parce que les lettres s’ancrent plus que les courriels que l’écrivain.e public demeure. Parce qu’il et elle connait les bons mots pour chaque évènement, chaque instant. Parce que ses rituels sacrés correspondent, sans égal, à l’intensité de certaines missives. 

Mais au-delà des mots, c’est aussi l’encre choisie qui relève d’une importance capitale. Le papier aussi. L’enveloppe. Le sens de l’écriture : à l’horizontale, à la verticale. Et la calligraphie, le choix de l’écriture japonaise. Certaines lettres se doivent d’être écrites en kanji, avec ses plus de 50 000 caractères chinois. D’autres en hiragana, ou en katakana. 

La papeterie Tsbubaki, c’est la beauté de l’écriture, à l’état pur. La douceur des courbes, la délicatesse des symboles. Pour les écrivain.e.s publics, chaque mot est fondamental, chaque trait est central. Le temps importe peu : il faut réussir à transmettre le message, mais aussi le destinataire dans ces lettres portées par l’émotion. Sa personnalité, sa sensibilité. Son affection ou sa rectitude. Sa douceur, sa tendresse, sa finesse. Ou sa vitalité, son impartialité, sa rigidité. 

À travers ce doux, sensible, pudique et délicat roman, on y découvre la culture japonaise et son écriture. Ses mœurs et ses traditions. C’est un roman réservé, épuré, mais aussi vif, intime, sensible. Sans suspense, sans envolées mélodramatiques. Au rythme lent, quasi contemplatif. Un roman qui défie les codes littéraires contemporains. Rien de bouleversant, rien de passionnant, rien de tragique. Qui se concentre sur les petites choses, la beauté du quotidien. La douceur des relations humaines. Les questionnements et les regrets. Le retour aux sources. 

Dans cette époque qui carbure à la vitesse, à la productivité, La papeterie Tsubaki détonne. Pour notre plus grand bonheur littéraire. 

  • Auteur : Ito Ogawa
  • Date de parution : 2018)
  • Éditions : Philippe Picquier
  • ISBN : 9782809713565

Crédit photo : Mylène de Repentigny-Corbeil

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