Dominique Fortier est une écrivaine et traductrice. Elle cumule les prix et se démarque de plus en plus comme une incontournable de la littérature québécoise. Cet automne, en plus de publier le roman La part de l’océan chez Alto, elle publie sa première incursion en poésie aux éditions du passage : Notre-Dame de tous les peut-être.
Il est évident, si on connait la plume de Fortier, qu’une première expérience en poésie serait une réussite. Elle manie les mots avec précision et douceur, berçant son lectorat tout en le surprenant constamment. Elle mélange vers et proses, blocs et sections épistolaires, citations et expériences personnelles avec une ligne directrice que seule Fortier est capable de construire. C’est un labyrinthe où elle nous tient par la main. Elle change de sujet comme on divague autour de café, c’est-à-dire dans la légèreté et l’insouciance. Elle nous communique des émotions et des connaissances, peu importe le chemin.
Dans cette œuvre, elle vogue dans les dualités. Elle explore la vérité et le mensonge, Paris et Montréal, l’écriture et la lecture, le désir et l’espoir. Quelque part près de Notre-Dame-de-Paris, elle nous raconte diverses histoires dans une sorte de flux de conscience où tout se tient étrangement bien. C’est le type de livre qu’on ne se lassera jamais de lire, puisque dans l’ombre de chaque détour, on peut retrouver une image oubliée qui nous fait sourire. La beauté des mots de Dominique Fortier ne se fane pas.
Fortier réussit vraiment son pari funambule avec Notre-Dame de tous les peut-être. Elle utilise son style unique que l’on peut également apprécier parallèlement avec La part de l’océan pour nous amener ailleurs. Comme tous les chemins se croisent ultimement, je vous conseille de lire les deux. Ils sont à la fois indépendants et complémentaires.
- Autrice : Dominique Fortier
- Éditions : les éditions du passage
- Parution : 4 septembre 2024
- Pages : 92 pages
Crédit photo : Patrice Sirois