Edem Awumey signe ici son cinquième roman sous le thème de l’esclavagisme moderne, sur ces grandes multinationales qui dirigent le monde et qui gardent des millions de personnes travaillant pour des salaires de misère dans des situations tellement précaires qui rappellent l’esclavagisme. Le choix de parler de l’agriculture du coton transgénique est aussi directement lié avec l’esclavagisme qui avait lieu dans les grandes plantations de coton avec le propriétaire blanc qui menait ses employés comme bon lui semblait.
L’histoire débute donc dans une ville africaine où un journaliste berlinois a été invité par le propriétaire d’une galerie d’art qui prépare une grande exposition sur l’agriculture dans un bâtiment qui sera inauguré comme le « Musée de la révolution verte ». Toutefois, au moment où le journaliste jette un coup d’œil en avant-première aux œuvres, le nouveau gardien embauché par le musée décide de prendre en otage le journaliste afin de revendiquer qu’on lui verse des dédommagements de l’ordre de plusieurs millions suite à la faillite de plusieurs plantations de coton transgénique tenues par des paysans comme lui. Les représentants de cette grande multinationale qui lui ont vendu du rêve les ont plutôt menés à leurs pertes sans aucuns égards pour l’environnement, pour leurs besoins et leur qualité de vie. Le gardien, Toby Kunta, se met alors à brûler les œuvres du musée une par une en menaçant de faire subir la même chose à son otage.
Un long dialogue s’engage entre Kunta et le journaliste où on entend tous les enjeux, tous les espoirs, toute la misère, toute la douleur des paysans. Un roman très humain qui nous fait réfléchir à des enjeux bien réels.
- Auteur: Eden Awumey
- Maison d’éditions: Boréal
- Parution 25 janvier 2022
- Nombre de pages: 256
Crédit photo: Valérie Ouellet