Cette lecture tombait à point : j’avais envie de quelque chose de plus léger en cette fin de saison. Un certain humour, le ton naïf du narrateur et les personnages atypiques pour lesquels on éprouve de la tendresse m’ont rappelé La vie devant soi… J’ai lu ce livre en deux jours tellement il se lit bien!
On adopte dès le départ le point de vue d’Auguste « sans nom de famille », dit aussi Victor, un enfant qui a grandi à l’orphelinat. Son imagination est grande, et ses aspirations venues de son grand ami Gustave (maintenant disparu) le poussent à s’enfuir du milieu rigide dans lequel il est depuis sa naissance. Un vaste monde l’attend dehors, et nous le découvrons avec lui, avec son regard de garçon qui n’a pas « un grand génie ». On monte avec lui pour la première fois dans une « machine roulante » pour se rendre à New-York et on se réfugie avec son nouvel ami qui habite dans la troisième boîte près de l’échelle suspendue, à laquelle Auguste ajoutera des couleurs vives.
La beauté de ce livre réside dans les rencontres que fait Auguste dans son périple : Helena, Marie, Georges, Émilie. Ce sont des étrangers avec qui il se lie dans l’autobus, sur un banc de parc et dans leur magasin par des conversations simples à l’allure enfantine. L’envie de rendre la vie des autres meilleure par de petits gestes font de ces rencontres de beaux moments.
Ce livre est rempli de bons mots, du genre « Il [Gustave] disait que la vie est trop courte pour être laide et qu’un peu de folie ne fait pas de tort » (25). On se laisse entraîner par l’écriture simple mais stimulante et sans lourdeur.
Ma lecture a toutefois un bémol : j’aurais aimé rester dans l’univers un peu décalé des personnages tout au long du livre, mais la fin terre à terre a brisé mon enchantement. J’aurais préféré rester dans ce monde qui ne correspond pas tout à fait à nos normes quotidiennes, mais qui fait du bien.
Malgré cette déception finale, avec ses chapitres qui ne font pour la plupart que trois pages, une écriture facile à suivre et des personnages attachants, Je ne suis pas de ceux qui ont un grand génie est une lecture tout indiquée pour les vacances qui approchent!
- Auteure : Sévryne Lupien
- Nombre de pages : 184 pages
- Date de parution : février 2017
- Éditeur : Stanké
Crédit photo : Karine Fortin