J’aurais eu envie dans cet article, de recopier chaque vers écrit par l’excellente Catherine Paquet. Ce recueil est beau, dur, nécessaire, vrai. Elle aborde plusieurs thèmes qui nous touchent toutes: l’amour, la maternité ou la non-maternité, le temps qui file et qui se perd, la détresse, le ô précieux self-care qui est supposé guérir tout et plus encore.
[…]
– p. 78
faque on va toute prendre nos vies
à se guérir chacun chez soi
à se dire qu’on fait ce qu’on peut
dans une bulle minimaliste en lin terracotta
sur une belle photo de voyage
à l’abri de la détresse de masse
ça serait dont du waste d’être une tache
anéantie dans la laideur
ça serait dont tough
de réaliser qu’on a souvent tort
d’accepter de partager nos douleurs
d’être capable de recevoir celles des autres
pis surtout, on peut-tu enfin
partager nos fucking guérisons
s’il-te-please
L’autrice nous démontre non seulement son talent immense, mais sa sensibilité. Elle touche, vise juste. C’est un recueil que j’ouvrirai souvent parce que c’est beau et qu’après l’avoir refermé, on se sent moins seule.
C’est le premier recueil de Catherine Paquet, pis j’ai le goût de lui faire promettre que ce ne sera pas son dernier. On a besoin de ses mots. Longue vie à toi, Madame full of shit.
Tu me[s] plaies
– p. 32
- Autrice: Catherine Paquet
- Maison d’édition : Les Hurlantes
- Parution: 6 mars 2023
- Nombre de pages: 97
Crédit photo: Valérie Ouellet