Premier tome d’un récit choral, cette bande dessinée dessine un portrait de l’année précédent Mai 68 dans le Sud-Ouest rural de la France alors que deux villages s’affrontent au rugby, élément central de la vie de ces villageois. Les deux comtés de la Garonne jouent plus qu’à un sport, c’est une religion. La preuve, c’est le prêtre qui coache même une des deux équipes.
En mai 1967, c’est aussi le départ d’Yveline pour Paris afin de poursuivre ses études, c’est l’éternelle rivalité Gaullistes-communistes qui se transpose dans la routine, la vie quotidienne aussi. La jeune génération rêve de légèreté, de liberté surtout.
Cette bande dessinée très réussie raconte tout ça et plus encore, elle permet d’entrer dans la vie de personnages attachants (j’attends déjà avec impatience le deuxième tome – Monique), de comprendre le fossé générationnel qui se creuse et la volonté des jeunes d’en avoir plus, de vivre mieux.
Elle permet aussi de mieux comprendre les changements qui s’amorcent et qui culmineront à mai 1968, mais d’une perspective autre que celle de Paris et des grands centres urbains et ça fait en sorte que l’ouvrage est rafraîchissant.
Bref, un premier tome qui raconte une tranche d’histoire loin d’être banale même si les personnages de ce premier opus n’en sont pas encore conscients, les vents se soulèvent. On a déjà très hâte à la suite, le deuxième tome devrait être disponible au Québec autour du 1er novembre.
- Auteurices : Jean-Louis Tripp et Aude Mermilliod
- Illustrateur: Horne
- Maison d’édition: Dupuis
- Collection: Aire Libre
- Parution: 14 août 2024
- Nombre de pages: 136
Crédit photo: Valérie Ouellet
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