LDepuis quelques années, le nombre d’individus qui décident d’éliminer de leur alimentation tout produit animal – et ainsi adopter une alimentation végétarienne (pas de viande, mais œufs et fromage) ou végétalienne (aucun produit alimentaire animal) ou encore un mode de vie vegan (aucun produit alimentaire ou autre – cuir, laine… – animal) – est en augmentation. Les raisons derrière ce choix varient : pour certain.e.s ce sont des considérations environnementales alors que pour d’autres, le bien-être animal est leur motivation première. L’augmentation de la popularité et subséquemment de la visibilité de ce mode de vie a entraîné des réflexions et discussions où multiples visions et arguments s’entrechoquent.
Avec La philosophie de l’abattoir, Christiane Bailey, doctorante en philosophie à l’Université de Montréal, et Jean-François Labonté, professeur au Cégep de Sherbrooke, proposent une réflexion sur l’éthique animale et une synthèse des arguments et contre-arguments dans ce débat qui, pour les auteur.e.s s’annoncent être l’un des débats importants du 21e siècle.
En première partie, les deux auteur.e.s reviennent sur les fondements philosophiques qui permettent de justifier une consommation des produits animaux. Ils présentent comment les philosophes ont historiquement permis la conception de l’être humain comme supérieur à l’animal, justifiant donc la capacité des premiers à consommer et traiter les seconds comme objets. Par la suite, les auteur.e.s explorent les différentes justifications contemporaines à la consommation de produits animaux, les actions des groupes activistes – comme les actes de désobéissance civile – ainsi que les pistes de solution prônées par certain.e.s activistes et penseur.e.s, tel que la citoyenneté animale.
L’essai co-signé par Christiane Bailey et Jean-François Labonté offre une réflexion nécessaire sur la façon dont les relations entre humains et animaux sont conceptualisées. Le retour philosophique de la première partie de l’ouvrage, bien qu’engagé, est un apport intéressant des auteur.e.s. Toutefois, la seconde partie de l’ouvrage tombe parfois dans un militantisme plus assumé qui, par moment, dérange la lecture. Cela n’enlève rien à la pertinence de l’ouvrage, mais pourrait rebuter des lecteurs qui ne partagent pas déjà les idéaux des auteur.e.s.
- Auteur.e.s : Christiane Bailey et Jean-François Labonté
- Nombre de pages :
- Date de parution : 2018
- Éditeur : Atelier10
Crédit photo : Andréanne Bissonnette