L’édition 2023 du Festival de la poésie de Montréal s’est ouverte ce lundi 29 mai au Café Cléopâtre. Cette soirée bilingue (même trilingue, par moment) a permis au public d’entendre 11 poètes et poétesses présenté·es par l’animation grisée par la fébrilité de la codirectrice générale et directrice artistique du festival, Catherine Cormier-Larose.
Nous avons d’abord écouté Amélie Prévost, drôle et découragée à la fois, parler de troubles alimentaires. Visiblement habituée à la scène, elle a habité ses mots avec confiance. Excellente lecture pour démarrer la soirée.
Ensuite, l’Acadien Luc-Antoine Chiasson a pris la scène et s’est exprimé en bloc, placide mais sensible, sur le fléau de la prison des circonstances. Belle découverte!
Stephanie Roberts a suivi et pulsé au rythme de la ville, des relations et de la quête du bonheur. Quelqu’un dans la salle a décrit sa performance par a thousand fire emojis et il n’y a rien de plus précis.
Sont montés sur scène, par la suite, Lula Carballo et Jonathan Bécotte. Leur conversation, intime et adorable, voguait quelque part entre l’enfance et l’âge adulte. Ils ont fait connaissance, ont découvert leurs signes astrologiques et nous ont fait fondre le cœur.
Puis, c’était le tour de Sebastian Ibarra Gutiérrez. Calme, un peu bilingue, il a lu des extraits sur l’abandon, le calme et l’incertitude de son recueil À terre ouverte.
Nicholas Dawson et BM Bradford ont ensuite lu des passages de Désormais, ma demeure, en français mais aussi de la traduction anglaise de Bradford. Dawson a aussi dédié un touchant nouveau poème à sa sœur Caroline avant que BM Bradford ne s’exprime sur les hantises présentes du passé de l’esclavagisme.
Nelly Desmarais, nouvellement lauréate du prix Émile-Nelligan, est montée sur scène pour lire des extraits de son œuvre Marche à voix basse, dans laquelle elle traite avec vulnérabilité de la solitude, de l’effacement et la douleur avec une douce culpabilité.
L’avant-dernière performance fut celle de Misha Solomon, poète dont l’intensité frôle le feu d’artifice a brillé sur scène. Les crises existentielles et ses contradictions ont charmé le public. Une traduction française d’un de ses poèmes a été l’un des plus beaux moments de la soirée.
Pour terminer, Florentine Rey s’est exprimée par petites esquisses sur l’identité et notre place dans le monde. Elle a conclu avec une surprenante interprétation ventriloque de Joachim du Bellay, poète dans le château duquel elle a fait une résidence.
Le Festival de la poésie de Montréal se déroule toute la semaine du 29 mai au 3 juin. La programmation complète est disponible ici.
Crédit photo: Patrice Sirois
Mots-clés: poésie, évènement, festival de la poésie de Montréal, soirée d’ouverture.