Dans ce récit très personnel, Rebecca Makonnen, animatrice et journaliste se livre complètement. Celle-ci a toujours su que sa situation familiale était compliquée, mais elle n’avait jamais pensé que ça l’amènerait à découvrir d’autres secrets bouleversants.
On lit Dans son sang comme un journal intime, le lecteurice a réellement l’impression d’être, tout au long, dans la tête de Rébecca Makonnen. Autant, j’ai ressenti souvent de l’empathie pour elle, autant parfois j’ai eu envie de la pousser plus vite pour qu’elle puisse aller au bout de cette histoire, son histoire. Or, rien n’est noir ou blanc lorsqu’une personne découvre de nouvelles informations sur sa famille et sur soi-même, les impacts sont nombreux et très personnels, on peut aussi le comprendre.
L’autrice a donc toujours su qu’elle n’était pas la fille biologique de sa mère. Toutefois, Virginie Michaud, l’a aimée inconditionnellement et l’a adoptée sans hésitation. Son père, Adunya Makonnen, a eu un parcours extraordinaire, né dans un camp de réfugiés, il sera un des premiers Éthiopiens à venir étudier au Canada et aux États-Unis afin de décrocher son diplôme de médecine. Le couple habitera un temps en Angleterre avant de retourner en Éthiopie. Ils auront une fille Sophie, la sœur aînée de Rebecca, seule survivante de la famille et de la mémoire de la famille qu’ils ont été.
La famille habitera en Éthiopie jusqu’à ce que des violences éclatent, Virginie prendra alors ses deux filles et elles retourneront au Québec. Adunya mourra peu de temps après en Éthiopie. Rebecca avait deux ans lorsque son père est décédé, elle l’idéalisera toute sa vie. Plus tard, Virginie décèdera aussi, ainsi lorsque Rebecca sera prête à avoir des réponses, ceux qui pourraient lui en fournir ne sont plus de ce monde. Sophie, sa sœur, va certes l’aider, mais elle n’a pas toutes les réponses. Puis, un jour, Rebecca reçoit un message de sa demi-sœur, la fille de sa mère biologique. Celui-ci bouleversera encore plus Rebecca qui n’a jamais fréquenté cette famille. Pourtant, elle apprendra encore plus de choses qui la déconcerteront.
Dans mon sang est un récit qui se lit comme un roman bien qu’on n’oublie jamais qu’il s’agit d’une histoire intime, personnelle. L’autrice utilise beaucoup d’auteurs, de psychiatres, de personnalités publiques qui ont écrit ou vécu aussi une histoire familiale singulière. J’ai particulièrement aimé le témoignage d’Elisapie Issac. Pour Rebecca Makonnen, on ressent sa détresse, son besoin de réponses et, à la fin, on ne peut lui souhaiter la sérénité et beaucoup d’amour.
- Autrice: Rebecca Makonnen
- Maison d’édition: Libre expression
- Parution: 9 octobre 2024
- Nombre de pages: 232
Crédit photo: Valérie Ouellet
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