Ça commence par un accident de voiture et un personnage pas fort sympathique, aux envies de violence et aux émotions enfouies. On se retrouve comme projeté dans une zone désertique où chaque humain croisé prend des allures de roche séchée, poussiéreuse. Personne ne répond aux questions, personne ne sourit, ça sent la sueur et la solitude, le rejet et la distance.
Dès les premières pages, le ton est clair : Arides ne sera pas le théâtre d’une quête sentimentale dans un décor de rêve. Au contraire, au tréfond de la misère humaine et dans des tensions de questionnements sans fin, on suit Dan, cet homme en quête de réponse sur sa propre vie… parce que pour accepter le père qu’il a refusé d’être il y a plus de vingt ans, Dan a besoin de comprendre d’où il vient. Et ce chemin ne peut se faire sans affronter les autres… et lui-même.
Le récit de Dan est entrecoupé de plongées au siècle dernier : on y rencontre Théodore, l’homme mystique par qui le village retrouve du travail, l’homme violent, l’homme mystère qui connecte avec la nature. Qui est-il, et quand il ne sera plus, que deviendront les habitants?
Mickaël Carlier réussit avec ce premier roman à faire vivre au lectorat une solide quête identitaire faite de regrets et de pulsions. On sort de ce voyage dans l’Amérique profonde un peu haletant, un peu fatigué.
- Auteur : Mickaël Carlier
- Maison d’édition : Annika Parance Éditeur
- Nombre de pages : 298
- Parution : 2021
Crédit photo : Annick Lavogiez
