Ouf ! Stéphanie Coste signe ici son premier roman et c’est tout qu’une première. Dès le départ, elle cite Ernest Hemingway : « Toutes les choses vraiment atroces démarrent dans l’innocence » et le ton est donné : aiguisé, complexe, mais nécessaire. Des histoires, des drames de traversées de migrants nous en lisons depuis malheureusement plusieurs années, qu’on se rappelle les boat people vietnamiens ou plus récemment l’image du petit Alan Kurdi échoué sur la plage.
Ici, l’autrice raconte l’histoire de Seyoum, passeur de migrants ayant établi son commerce sur les côtes libyennes. Un homme jeune et pourtant déjà brûlé par l’alcool et le khat qui aboie ses ordres, qui détient pendant un certain temps la vie de centaines d’hommes, de femmes, d’enfants qui cherchent à fuir la misère risquant tout ce qu’ils ont même leur dignité. Un marchand d’espoir donc que nous pourrions facilement juger sans cœur, mais la vérité est tellement plus complexe, n’est-ce pas ? Derrière chaque histoire s’en cache une autre. Un livre poignant qui se lit, pour ma part, d’un bout à l’autre, mais qui reste longtemps en tête. L’impression d’avoir vécu un drame intime qui donne une autre dimension à l’actualité. À lire. Vraiment.
- Autrice : Stéphanie Coste
- Nombre de pages : 129
- Année de parution : 2020
- Éditeur : Gallimard
Crédit photo : Valérie Ouellet