David Goudreault est désormais une star de la scène littéraire québécoise. Poète, slameur et l’auteur de la trilogie de la bête, le travailleur social a un parcours sans faille. Cet automne, il publie son quatrième roman qui est sans doute le plus attendu de l’année.
Ta mort à moi est l’histoire de Marie-Maude Pranesh-Lopez, une poétesse connue à travers le monde pour son mystérieux génie. Le livre est éclaté temporellement et on se retrouve à apprendre au compte-gouttes ce qui rend cette femme aussi spéciale. Son art, son talent, mais aussi son authenticité à travers ses défauts et sa laideur la démarquent de tous.
David Goudreault a déjà exprimé sa crainte et la difficulté de suivre un succès aussi énorme que celui qu’a connu sa trilogie de la bête. C’est pourquoi il s’est lancé dans un projet assez loin du premier pour déjouer les attentes, mais en même temps, reste toujours dans des eaux similaires.
Exit le style cru et rocambolesque de la bête. Goudreault le remplace par une plume plus philosophique et poétique. Même si le livre garde un caractère assez dur, on nage bien loin de ce dont on était habitué. Néanmoins, Goudreault caresse à nouveau un thème extrêmement intéressant : l’être complexe. Marie-Maude Pranesh-Lopez est une femme que la critique ne cesse d’encenser, mais la narration nous montre les multitudes facettes de la femme. L’auteur explore sa psychologie avec adresse, nous exposant toutes ses contradictions qui ne font pas d’elle une figure aussi grandiose qu’elle semble être. Alors qu’on l’acclame, elle se ronge de désespoir. Goudreault nous emporte encore une fois vers un personnage en marge de la société, une esseulée négligée qu’on oublie toujours.
Ta mort à moi est un livre surprenant qui nous amène dans un autre territoire auquel David Goudreault ne nous a pas habitués. C’est une œuvre complexe et profonde, comme pratiquement tout ce qu’écrit Goudreault dont le regard est toujours intéressant.
- Auteur : David Goudreault
- Éditions : Stanké
- Pages : 333 pages
- Parution : septembre 2019
Crédit photo : Patrice Sirois
Vicki
9 octobre 2019 à 7:08 pmMerci de cette intro. J’entame la bête