Sébastien Dulude est l’auteur du magnifique recueil de poésie ouvert l’hiver, il signe toujours à La Peuplade son premier roman Amiante. Auto-fiction, l’histoire se déroule à Thetford Mines, une petite ville minière des Cantons-de-l’Est. Dulude y raconte son enfance au sein d’une famille un peu dysfonctionnelle régit par les humeurs du père, employé de la mine, et sa mère toujours alitée à cause de supposées migraines.
Le narrateur, Steve, finit par rencontrer ce qui deviendra son meilleur ami, le petit Poulin. Ils passeront des étés complets dans leur cabane à lire des Tintin, à mâcher des gommes de dépanneur ou à faire du vélo. Des drames pourtant surviendront et Steve ne sera plus jamais le même. Son adolescence en sera chamboulée.
La mine, c’est la violence sur certains parents, puis la violence sur certains enfants ; la mine, c’est l’isolement des enfants, et l’isolement, c’est l’ennui, et l’ennui, c’est la violence qui m’a enlevé mon ami.
L’amiante et le monde des mines sont des sujets sur lesquels j’ai quelques connaissances, plusieurs de mes amies d’enfance venant de cette région. Les promesses des mines, puis les mises à pied, les travailleurs à la solde de grosses compagnies, seuls pourvoyeurs de leur famille avaient beaucoup de pression à une certaine époque. Sébastien Dulude a très bien réussi à nous transmettre la réalité de ces petites municipalités qui fonctionnent grâce aux grosses compagnies minières, mais surtout l’absence de tout autre attrait autour de ces petites villes industrielles. Les thèmes de l’enfance, de l’ennui, de l’innocence sont très bien exploités, la relation père-fils aussi. Malgré tout, je suis un peu restée sur ma faim avec ce premier roman.
- Auteur: Sébastien Dulude
- Maison d’édition: La Peuplade
- Parution: 14 août 2024
- Nombre de pages: 224
Crédit photo: Valérie Ouellet
