Clara Grande a étudié les arts, le jeu, la scénarisation et la création littéraire. Ce printemps, elle publie son premier roman : Un jardin l’hiver.
Clara perd son emploi de serveuse en 2020 et se retrouve à travailler dans un CHSLD. Elle s’adapte à son nouvel emploi en même temps qu’à sa vie majoritairement solitaire.
Un jardin d’hiver est un récit extrêmement beau. La beauté se trouve partout dans les petits segments du livre. Les personnes, les émotions, les gestes répétitifs, la solitude ; tout est beau. C’est une histoire pleine de mélancolie, mais cela n’empêche pas un doux sourire de s’inscrire malgré tout. Grande explore la vieillesse, la solitude, la fragilité et l’amour, mais toujours en regardant vers l’aspect positif de ces thèmes. La narratrice est si résiliente qu’elle nous permet de voir les temps pandémiques récents, même s’ils étaient difficiles, avec une certaine lumière.
La force du premier roman de Clara Grande est sans aucun doute les personnages. L’autrice humanise la vieillesse en accumulant des anecdotes, des repas, des paroles et des souvenirs. Même si les personnages reviennent peu, cet enchaînement de personnes nommées, leurs problèmes, leurs inquiétudes, leur solitude et tout ce qui s’avère un obstacle à leur bonheur, nous fait ouvrir les yeux sur une réalité qui peut sembler abstraite si on n’a pas les pieds dans un CHSLD. L’autrice raconte l’histoire d’une ex-serveuse recyclée en travailleuse temporaire dans un centre d’hébergement, mais dans le fond, elle ne raconte pas son histoire. Elle raconte l’histoire des résidents qu’elle voit dans toute leur vulnérabilité. Elle le fait avec tellement d’humanité, tellement de respect et tellement de beauté, encore, que le livre en est réellement touchant du début à la fin.
Un jardin d’hiver est une histoire remplie de sensibilité qui montre vraiment tout le talent de Clara Grande. Son premier roman est d’une douceur dont on ne se lasse jamais.
- Autrice : Clara Grande
- Éditions : Le Cheval d’août
- Parution : 21 mai 2024
- Pages : 168 pages
Crédit photo : Patrice Sirois