Pascale Bérubé est une poète qui a publié plusieurs textes dans différents collectifs et revues. Cet hiver, elle publie son premier livre chez Triptyque : Trop de Pascale.
Ce premier recueil est une série de blocs abordant tous les thèmes de la féminité et du rapport au corps. La poète se demande à quel point son corps lui appartient, quelle est la beauté et comment être elle-même à travers les définitions contemporaines de la féminité.
il y a de ces femmes qui naissent à l’envers, les cheveux dans la bouche, et personne ne peut leur apprendre l’idéologie de la respiration
– p. 13
L’acceptation n’est pas simple pour la poète. On ressent la frustration qui s’accumule au gré des pages. Plusieurs questions sont sans réponse. Même si elle réussit à trouver à quelques moments des sources de contentement, elle se bute la plupart du temps au mur de l’insatisfaction.
j’aimerais être une actrice pour avoir le droit à l’abandon
– p. 55
Trop de Pascale est un cri unique. Pascale Bérubé parle en son nom, certes, mais toutes les questions qu’elles se posent s’avèrent universelles. Son point de vue est néanmoins remarquable.
avec chaque filtre je me révèle, je deviens cette vision sainte de moi-même. iconic. franche, directe comme la lumière en bistouri. un pan de film est un pli ample où oublier le battement d’un muscle. j’écoute des femmes rêver de ne plus exister, je regarde un long-métrage. c’est une forme de pureté que de s’oublier dans un scénario, que de se vider alors que les femmes fictives se remplissent et s’accaparent toute la pellicule
– p. 77
- Autrice : Pascale Bérubé
- Éditions : Triptyque (coll. Queer)
- Parution : 1er février 2023
- Pages : 126 pages
Crédit photo: Patrice Sirois