Michel Jean est immensément connu pour son travail de journaliste et de chef d’antenne. Pourtant, depuis la parution de son roman Kukum aux éditions Libre Expression en 2019, roman qui a gagné de nombreux prix, on reconnaît désormais énormément le travail de l’auteur innu. Cet automne, il publie un nouveau récit aux mêmes éditions : Tiohtià:ke.
Lorsqu’Élie Mestenapeo sort de prison, il se retrouve exclu de sa communauté. Il part donc pour Montréal, ou Tiohtià:ke en mohawk, où il vivra dans l’itinérance avec plusieurs comparses autochtones. Il tentera de remettre sa vie sur la bonne voie malgré tous les obstacles qu’il trouve sur son chemin.
La grande force de cette œuvre est sans aucun doute la sensibilité de l’auteur. Le personnage principal commet des erreurs, certes, mais il les assume. Ainsi, nous nous reconnaissons dans son processus de guérison. Aussi, chaque personnage, aussi usé soit-il, montre cette volonté de régler les faux pas. Cependant, la situation dans laquelle il se trouve, l’itinérance à Montréal, lui donne déjà un énorme désavantage.
D’ailleurs, grâce à ce livre, on comprend davantage la situation des autochtones qu’on peut croiser dans les rues de Montréal. Jean prend bien soin de nous expliquer les multiples parcours qui amènent les gens à voyager des milliers de kilomètres pour se retrouver à dormir au Square Cabot. Non seulement on apprend à être sensible à leur situation, mais on apprend aussi à comprendre la cause et les défis qui se présentent dans leur vie.
Tiohtià:ke est une œuvre digne de succéder à l’excellent Kukum. Michel Jean écrit toute la déception d’un trajet difficile, sans jamais laisser tomber son doux optimisme.
- Auteur : Michel Jean
- Éditions : Libre expression
- Sortie : octobre 2021
- Pages : 224 pages
Crédit photo : Patrice Sirois
Hélène Béland
10 janvier 2022 à 1:37 pmJ’ai tous vos livres ils sont super bon à lire félicitations pour votre belle ouvrage 💚
carole aubin
10 janvier 2022 à 11:44 pmComment se fait-il que Kukum de Michel Jean ne soit pas dans le top 5 de l’an 2021 ? L’était-il pour l’an 2020 ? Je ne comprend pas qu’il soit si salué dans différents pays et pas tellement ici…