Je suis dépendante aux clubs de lecture

J’ai une passion immodérée pour les clubs de lecture. Je les aime intimes, publics, thématiques ou pas, accompagnés de gens que je connais trop ou peu. Je les ai comptés, je suis un peu gênée (c’est justement le propre d’une dépendance de nous rendre mal à l’aise), je participe à six clubs de lecture. En fait, désormais plus que cinq considérant que celui qui regroupait des mamans en congé de maternité s’est dissout avec le retour au travail de toutes.

J’adore savoir que je lis un roman au même moment qu’une autre personne. J’ai l’impression d’enrichir ma lecture puisque je me devrai d’en rendre compte.

Je me suis engagée à ne pas seulement aimer ou détester, mais à comprendre pourquoi et surtout à l’expliquer. C’est un engagement qui m’est devenu nécessaire, il fait partie de mon plaisir de lecture.

Discuter de littérature revient à parler de la vie : de nos valeurs, de nos émotions et de nos expériences de vie, et je suis dépendante à ce type de rencontres avec l’autre. Je suis irritée par notre façon très cavalière d’entrer en relation, toujours érigée sur le même patron : qu’est-ce que tu fais dans la vie? Phrase à laquelle je réponds avec un amusement assumé : je lis au lit.

Crédit photo : Karine Villeneuve