Maude Jarry, d’abord diplômée en thanatologie et ensuite scénarisation et en création littéraire, a publié son premier livre ce printemps : un récit poétique sur l’échec d’une relation.
Les éditions de Ta Mère nous habituent de plus en plus à ce style en pleine émergence au Québec. Maude Jarry se glisse dans ce carcan avec aisance et pourrait même se glisser parmi les meilleures. En effet, Si j’étais un motel j’afficherais jamais complet est une réussite tant au point de vue poétique que narratif.
D’abord, la qualité de la poésie est indéniable. Souvent crue, mais toujours soignée, la plume de Jarry touche aux points les plus sensibles des lecteurs, et ce, à tout coup. Avec simplicité, elle se fraie un chemin directement aux endroits où on ne savait même pas que l’on était amèrement chatouilleux. Elle s’amuse aussi constamment avec le rire et la tristesse en faisant des allers-retours entre les émotions au fil des strophes. L’autrice a définitivement sa place aux éditions de Ta Mère étant donné que la maison d’édition publie fréquemment des œuvres facétieusement cyniques.
Puis, à travers tout le génie poétique de Maude Jarry, on retrouve tout de même une histoire. Un récit clair où n’importe qui peut se retrouver. Un amour raté, une séparation douloureuse. Il n’y a rien d’hermétique dans cette œuvre qui semble pourtant extrêmement personnelle.
Décidément, l’avenir de Maude Jarry est prometteur sur la scène poétique québécoise. On peut même attendre un premier roman avec impatience, tant Si j’étais un motel j’afficherais jamais complet nous laisse l’impression de s’être ouvert l’appétit avec une entrée sans jamais avoir eu le repas.
- Auteur : Maude Jarry
- Éditions : Ta Mère
- Date de parution : 2 avril 2019
- Nombre de pages : 83 pages
Crédit photo : Patrice Sirois