Myriam est une jeune femme passionnée, enthousiaste et assoiffée de justice. Frappée par les mouvements de dénonciation des agresseurs sexuels qui s’organisent partout dans le monde, elle décide de consacrer son travail de journaliste à révéler les agressions commises par un animateur de télé populaire. De rencontres en confessions, elle découvrira l’ampleur d’un phénomène terrifiant, mêlant jeux de pouvoir, abus, meurtres, mensonges et violences. Elle va s’allier à un policier convaincu pour faire justice à toutes ces femmes qui soignent doucement leur passé dans l’anonymat et le silence.
Roman qui s’étale sur une quarantaine d’années, Sa parole contre la mienne retrace la montée terrifiante d’un agresseur sexuel bien entouré, la quête de ses victimes pour survivre et le parcours tourmenté de ceux et celles qui veulent justice. On y suit les glauques amitiés et discours salaces des coupables autant que l’impuissance des anonymes et la combativité des allié.e.s. Alternant entre les époques et donc les mentalités, ce roman permet de voir comment la violence se construit, s’immisce et s’installe de petits dérapages en actions irréparables sous de multiples yeux impuissants… et aussi comment la société évolue, comment les mentalités dérangent, comment, tout doucement, les choses changent…
Parfaitement ficelé, ce roman de Chrystine Brouillet est difficile à lire tellement il est réaliste et actuel. Tous les passages qui mettent en scène l’animateur-agresseur m’ont fait trembler de colère. Toutes les scènes réunissant les victimes m’ont fait frissonner de tristesse et de frustration. Autant je l’ai trouvé bien construit et bien écrit, autant j’ai du le poser à de multiples reprises parce que c’était douloureux.
À lire, avec trigger warning.
- Autrice : Chrystine Brouillet
- Édition : Druide
- Date de parution : juillet 2021
- Nombre de pages : 432
Crédit photo : Annick Lavogiez