Rien de beau sur la guerre est une petite plaquette très touchante où l’autrice, Maï Nguyen, aidée de Patrick Froehlich nous raconte ses souvenirs du Vietnam, de la fuite de son pays et de son arrivée au Canada. Avec beaucoup d’émotions, elle tente de recoller les morceaux d’une époque traumatisante que plusieurs milliers de Vietnamiens ont vécue. On se laisse donc guider au fil de ses souvenirs, certains plus difficiles que d’autres, mais on sent que c’est une histoire importante non seulement pour elle, mais pour nous aussi.
Il y a des évènements qui ne sont que des ombres et des formes, ou même que je ne verrai pas, que je ne verrai jamais, d’autres qui sont très précis: certaines scènes (un bombardement, la fuite dans un camion noir) que je déroulais comme si je les vivais, clairement, avec un débit de paroles rapide, précipité sans me préoccuper de l’interlocuteur.
Ce livre m’a beaucoup émue puisqu’il est écrit sans artifices et sans romance. On sent très souvent l’autrice à fleur de peau, on sent qu’on est, ici, dans un processus de guérison. Les boat people ont été nombreux à être accueilli au Canada, mais on ne se préoccupe pas assez de leur histoire, ce qu’a dû être la difficulté de tout abandonner et de recommencer. Je recommande fortement la lecture de ce magnifique et déchirant récit.
- Autrice: Maï Nguyen
- Collaborateur: Patrick Froehlich
- Maison d’éditions: les éditions de passage
- Parution: 2022
- Nombre de pages: 99
Crédit photo: Valérie Ouellet
