Samuel fête son anniversaire tout seul. À l’image de sa vie toute entière, cette soirée goûte le pathétique échec. Dédié à un emploi qui ne le passionne pas, face à un employeur qu’il méprise, sans ami.e.s ni passions, Samuel semble un être ennuyé et ennuyant. Une idée folle lui permettra de mettre du piment dans cette morosité: et si, en revisitant son enfance, il retrouvait la magie de ses rêves enfouis ?
Quelqu’un à qui parler, adaptation du livre de Cyril Massarotto, est une bande dessinée absolument magnifique où l’on découvre des personnages attachants qui se cherchent dans un monde pas toujours propice aux bonnes décisions et dans lequel renoncer est souvent plus facile que s’acharner. Les dessins sont minutieux, pertinents, beaux ; et chaque page constitue en soi un tout doux à regarder. J’ai aimé les jeux de couleurs, les cases qui s’effacent lors des conversations entre les deux Samuel pour les réunir dans un espace-temps impossible… La magie opère et c’est sans aucun doute grâce au trait de Gregory Panaccione et ses mises en scène qui ne tombent jamais dans l’évidence ou le déjà-vu.
C’est donc avec douceur et franchise que Grégory Panaccione nous entraine dans un univers qui fait réfléchir à nos propres choix, nos regrets et nos souvenirs d’enfance. Impossible de ne pas se prendre d’affection pour ce petit garçon qui juge l’adulte qu’il est devenu, impossible de ne pas avoir envie, comme Sam, de tout mettre sans dessus-dessous pour retrouver la joie de l’innocence enfantine.
Une belle plongée dans un imaginaire rempli d’espoir et de magie.
- Auteur : Grégory Panaccione
- Maison d’édition : Le Lombard
- Date de parution : automne 2021
- Nombre de pages : 256
Crédit photo : Annick Lavogiez