Le sujet d’abord ne manque pas d’originalité. Quel auteur a déjà tenté de nous faire entrer… dans le corps d’une mascotte et de nous montrer le monde tel qu’on peut le voir depuis la bouche d’un animal en peluche?
Comme on l’apprend au fil de ce récit d’autofiction, s’affubler d’un costume de peluche peut avoir ses bons côtés. Pour l’adolescent mal affirmé qu’est Simon, cette coquille représente un habitat confortable, une deuxième peau plus légère à porter que celle qu’il arbore tous les jours. Parcourant les festivals, il prend du métier et se met à rêver de devenir comédien.
Et c’est en effet par la voie du théâtre qu’il réussit, non sans effort, à s’extraire de sa coquille, à se défaire de ses démons. Abordant sa première année d’école de théâtre avec impétuosité, Simon se révèle tant à lui-même qu’à ses professeurs, comme un comédien prometteur et polyvalent. On connaît la suite… L’auteur au sourire perpétuel a roulé sa bosse, si bien qu’à 39 ans, il a déjà écrit une cinquantaine de romans et pièces de théâtre.
Ce que j’ai aimé :
- je le rappelle, l’originalité du propos m’a enchantée, et l’auteur a vraiment mis le paquet pour nous faire comprendre le métier de mascotte : on ne peut que sourire à l’évocation de certains faits d’armes de Youppi ou du Bonhomme Carnaval.
- Les innombrables citations de dramaturges et auteurs, comme celle-ci de Josée Yvon
«Il faut se travestir pour vivre : se travestir pour survivre, pour exister ; on ne peut jamais être soi-même, il faut toujours changer sa personnalité pour vivre dans une société».
Ce qui me trouble un peu : le titre de ce livre : pas très sexy… mais bon, je ne l’oublierai pas.
- Auteur : Simon Boulerice
- Nombre de pages : 192
- Éditeur : Québec-Amérique
- Paru en octobre 2020
Crédit photo : Vicki Milot