Ah non, pas encore une histoire ayant pour trame de fond la Seconde Guerre mondiale et les nazis… Mais c’est un livre écrit par un de mes auteurs préférés… OK, je le lis. Je n’ai pas regretté mon choix. Je rappelle qu’Indridason est historien de formation, ce qui fait en sorte de se laisser emporter par son art de raconter.
Premier point positif, l’histoire se passe sur la plus grande calotte glaciaire d’Islande, le glacier Vatnajökull, alors on est loin de Reykjavik (ça fait changement) et encore plus loin de l’Allemagne. Deuxième point positif, on nage entre l’histoire, la vraie, et l’histoire sous-jacente, celle qui alimente les théories de complot et qui fait le bonheur des conspirationnistes de tout acabit. On est rapidement happé par ce roman à suspense qui s’approche plus du roman d’espionnage que du polar. L’intrigue, qui se déroule en deux temps, à deux époques (1945 et 1999), est habilement tricotée, aucune maille de trop ou oubliée, trop lousse ou trop serrée.
Parmi les personnages, on retrouve des citoyens islandais ordinaires et des membres des services secrets américains (et des officiers allemands). Pour comprendre ce mélange des genres, il faut savoir que l’Islande n’a pas d’armée et qu’elle a sur son territoire une base aérienne américaine où près de 2000 soldats ont été déployés durant la guerre froide.
La force du récit réside principalement dans la tension entre deux cultures aux façons de faire bien différentes : les dirigeants d’un pays, ouverts à la discussion, mais qui ne veulent pas faire de vagues, d’un bord; les militaires d’un pays allié qui se croient tout permis et qui fonctionnent selon une seule méthode, la leur, de l’autre.
Une intrigue qui se déroule sur 4 jours à lire en 4 jours (max).
- Auteur : Arnaldur Indridason
- Nombre de pages : 432 p.
- Titre : Opération Napoléon
- Date de parution : 2016
- Éditeur : Points
Crédit photo : Caroline Émond