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Mon fils ne revint que sept jours

David Clerson, lauréat du Grand Prix littéraire Archambault en 2014, publie cet hiver son quatrième roman chez Héliotrope : Mon fils ne revient que sept jours.  

Mathias, le fils de la narratrice, revient voir sa mère après dix ans d’absence où il comblait le vide à travers de nombreuses lettres. Pendant sept jours, il passe du temps avec sa mère en se promenant dans la nature, en explorant une tourbière de la Mauricie et en se baignant dans le lac près du chalet. Puis, il disparaît à nouveau.  

À travers cette histoire douce et amère, Clerson saisit une émotion avec brio. Au lieu de profiter du temps avec son fils, la narratrice tombe dans la nostalgie des souvenirs épistolaires et dans la peur d’un nouveau départ. L’auteur saisit cette attitude étrange qui nous empêche de profiter du présent à cause des chocs passés et la crainte de leur retour. La narratrice peine à profiter du retour de son fils et lui-même, distant, semble davantage se concentrer sur la nature que sur sa famille.  

En même temps, la nature a une place extrêmement importante dans ce court récit. La nature, présente et imprévisible, réconfortante et menaçante, met le doigt sur les craintes de la mère. La tourbière est attirante, mais aussi somme toute dangereuse. Le lac est réconfortant, mais seulement le matin quand l’eau est calme. L’auteur encense la nature parallèlement à la relation mère-fils, mais on comprend très vite que l’un ne va pas sans l’autre. 

Mon fils ne revient que sept jours est un récit envoûtant dans lequel on se laisse enfoncer comme un pas dans une mousse humide. Clerson transforme habilement un grand retour en une douceur dont on attend l’âcreté. 

  • Auteur : David Clerson 
  • Éditions : Héliotrope 
  • Parution : 1er février 2023 
  • Pages : 126 pages 

Crédit photo: Patrice Sirois 

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