Beau. C’est l’adjectif – qui peut paraitre bénin, mais qui est aussi, dans sa simplicité, si parlant – qui m’est venu à l’esprit pour décrire Manikanetish à mon copain lorsqu’il m’a demandé ce que je lisais. Beau. Un beau, profond, touchant roman. D’une beauté des mots, des paysages.
Fragilité côtoyant force. Simplicité, au final, dans tous les défis, les épreuves, plus éprouvantes les unes que les autres, de la vie. Manikanetish est d’une telle douceur que le lecteur, la lectrice reste accroché.e aux mots, aux sons, aux silences. À sa beauté.
Beau.
Yammie est une jeune professeure innue qui décide d’enseigner le français dans la réserve d’Ushuat le temps d’une année. Elle quitte donc amoureux, quotidien, repères pour retrouver ses racines et tenter de contribuer à sa communauté, le temps d’un moment. Elle se retrouvera plutôt elle-même, se découvrira, se muera grâce aux défis, aux rencontres, à la force et à la fragilité de ses étudiant.e.s. Revenir pour reconstruire. Ce deuxième roman de Naomi Fontaine nous emporte dans le quotidien de cette communauté innue de Sept-Îles où se dessine blessures, déceptions, craintes et peurs. Mais surtout où l’espoir, les rêves et la sensibilité transcendent chaque moment.
Dans un chalet en plein milieu de la forêt pour quelques jours, ce roman tombait à point. M’a fait réfléchir sur les relations que nous entretenons avec les Autochtones, sur nos politiques, nos perceptions. Sur notre rapport à la nature, au territoire. Sur la beauté du silence, du froid. Et ce, tout doucement, grâce aux mots de jeunes adolescent.e.s qui, malgré eux et elles, transmettent ces blessures et ces connexions profondes. Témoignent de ces inégalités palpables, réelles. Mais aussi – et surtout – de leur force et de leur puissance.
- Autrice : Naomi Fontaine
- Éditions : Mémoire d’encrier
- Date de parution : 18 septembre 2017
- ISBN : 9782897124892
Crédit photo : Mylène de Repentigny – Corbeil