Mamu (qui veut dire ensemble en langue innue) est l’histoire de Jack, né d’une mère autochtone et d’un père québécois, qui est au secondaire lors du début de l’histoire. Tantôt, il se fait traiter de kawish (qu’on pourrait traduire par sauvage) par les Blancs ou de Pomme par les autochtones sur la réserve. Le surnom de Pomme a peut-être l’air plus inoffensif, mais ce qu’il sous-entend c’est que Jack est peut-être « rouge » à l’extérieur, mais qu’il est « blanc » à l’intérieur donc pas vraiment des « leurs ».
On sent que le métissage rend la quête identitaire à l’adolescence encore plus ardue pour Jack. Suite à la mort de son père, Jack ira vivre avec sa mère et sa kakum sur la réserve. La dure réalité des réserves le frappe de plein fouet. Alors que le malheur frappe avec une vague de suicides, sa grand-mère aura une vision où elle convainc Jack de fuir la réserve pour mieux revenir lorsqu’il sera plus fort psychologiquement. Le personnage prendra alors la route pour se trouver et se sauver de toute cette tristesse. Il voyagera donc un peu partout aux États-Unis, fera des rencontres très intéressantes et se découvrira des ressemblances avec un certain Jack Kerouac.
Lorsqu’il reviendra sur la réserve, les aventures et le désespoir n’auront pas complètement disparu, mais il sera mieux outillé pour y faire face et il sera le commandant d’un grand projet rassembleur : Mamu.
J’ai beaucoup aimé ce roman de Sonia K. Laflamme où, dès l’avant-propos, elle dévoile ses intentions, ses recherches, ses valeurs aussi. J’ai trouvé que ce roman se lit très facilement. On se lie aisément aux différents personnages, aux doutes identitaires à travers le prisme particulier du métissage même si on n’est pas métisse. Elle ouvre les yeux sur différents enjeux très importants tout en apportant une lueur d’espoir pour le futur.
- Autrice : Sonia K. Laflamme
- Maison d’éditions : Hugo Roman
- Année de parution : 2021
- Nombre de pages : 217
Crédit photo : Valérie Ouellet