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L’île sans pont

J’ai adoré le premier roman de Yannick Marcoux. L’auteur aborde plusieurs thèmes, mais il touche surtout à la paternité, de la réception de la nouvelle qui changera une vie, aux angoisses que contribuer à mettre au monde une personne apporte, à la joie aussi de vivre la grossesse, aux promesses qu’elle contient. La paternité comme traversée d’un fleuve sans pont, sans filet, avec son lot de remous et de vagues scélérates. 

L’histoire commence avec la naissance du personnage principal, Félix, alors que la sage-femme est sur le continent et que sa mère, sur le point d’accoucher est sur l’île. Cette île sans pont. Le mari devra alors, avec l’aide de son meilleur ami, braver la tempête, le froid pour ramener cette sage-femme et ainsi, délivrer sa femme, accueillir l’enfant à naître. Comme son père, Félix devra entreprendre sa traversée. 

Cette île réapparaitra alors que Félix, en couple avec Sarah, attend un enfant. Il n’est pas retourné là-bas depuis la mort de son père. Il se souvient qu’ils sont partis précipitamment et il sent qu’il doit y retourner pourtant. Pour y faire la paix ? Pour y trouver des réponses ? Peu importe, l’appel est là. 

Le roman aborde plusieurs thèmes, mais reste toujours très bien ficelé, on ne s’égare pas, bien aux côtés du personnage principal. La poésie de l’auteur agrémente le roman d’une superbe façon. 

 

Depuis le temps que je suis obnubilé par l’île, c’est seulement ici que je réalise que je suis aussi venu me frotter au fleuve. Il faut que je sniffe ses entrailles, que je caresse la vie qu’il abrite et, plus encore, que je sente sa menace, le souffle de sa marée qui, en quelques minutes, pourrait me recouvrir.  

Crédit photo: Valérie Ouellet 

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