Nous sommes à Ferland, au Saguenay. Suite à un accident de motoneige pendant une tempête, l’enfant du couple de motoneigistes imprudents se retrouve du jour au lendemain presque orphelin. Son père est mort et sa mère est dans un coma profond. C’est ainsi qu’il habite maintenant cette petite ville, où ses grands-parents tentent de se remettre de l’état pitoyable de leur fille en essayant d’épargner au maximum le petit.
Celui-ci se lie d’une amitié improbable avec un autre garçon de son école, marginal et isolé. Sa vie n’est pas rose non plus, vivant avec un père dénué de tendresse et surtout violent.
L’un a perdu sa mère, alors qu’elle reste physiquement vivante, et l’autre n’a jamais connu la sienne. Toute sa vie, il a cherché à savoir qui elle était, en essayant d’interroger les gens du village qui l’auraient connu, en faisant des esquisses de son visage à partir de ces témoignages, en faisant appel à ses rêves pour le guider.
Les deux amis partagent un secret, un iguane empaillé gardé dans une grotte et qui, selon l’enfant marginal, a des pouvoirs. Il lui voue un culte sans faille, faisant appel à lui pour avoir des rêves révélateurs et des réponses à ses questions.
Tout au long du roman, les enfants tentent de retrouver leur mère, toute leur quête et leur énergie tendent vers ce but ultime. En trame de fond, il y a la mer. Pas la mer avec des couchers de soleil, des coquillages blancs et des vagues d’un bleu turquoise. Mais plutôt la mer avec toutes ses variétés de mollusques, d’algues et de poissons. La mer profonde qui cache tout un imaginaire, des êtres obscurs et fantastiques. Plus d’une fois j’ai dû rechercher la signification de mots que je n’avais jamais lu auparavant et chaque fois, je découvrais une nouvelle variété de créatures aquatiques tout autant impressionnantes les unes que les autres.
Pour se protéger des épreuves de la vie, le jeune marginal se crée tout un monde et y entraîne son ami par sa conviction et sa dévotion. Les mères reviendront-elles ? Apprendront-ils la vérité, sauront-ils y faire face ?
L’iguane est original. Il faut être un grand écrivain pour rassembler en quelques centaines de pages un iguane empaillé, des mollusques, des mères disparues, des motoneiges et des rêves d’enfants, le tout dans un ensemble riche de sens.
- Auteur : Denis Thériault
- Date de parution : 22 septembre 2003
- Éditions : XYZ
- Nombre de pages : 9782892613810
Crédit photo : Françoise Conea