Michel Bussi est écrivain et enseignant-chercheur de géographie. Pendant de nombreuses années, il s’intéresse à l’histoire du Rwanda. Inspiré par de nombreux témoignages et d’encore plus nombreuses recherches, il signe son plus récent roman Les ombres du monde, en lice pour le prix Renaudot.
Jorik Arteta, ancien capitaine français ayant oeuvré au Rwanda avant et pendant le génocide, décide d’offrir à sa petite-fille Maé, 15 ans, et sa fille Aline un voyage au Rwanda afin d’aller observer les gorilles. Il sait qu’un retour là-bas risque d’être difficile pour lui et pour sa fille Aline, née là-bas, mais il ne s’attend certainement pas à se faire kidnapper au milieu de la jungle par des mercenaires et anciens génocidaires.
Le grand-père a offert à sa petite-fille l’ancien journal d’Espérance, la mère d’Aline, morte pendant le génocide, à condition qu’elle ne le montre pas à sa mère. Toutefois, lorsqu’il se fait enlever par les mercenaires, une demande de rançon est lancée dans laquelle, les kidnappeurs demandent le cahier d’Espérance et la boite noire d’un hélicoptère très important dans l’Histoire du Rwanda, celle de l’hélicoptère où le président a trouvé la mort, l’incident ayant déclenché le génocide le 6 avril 1994.Qu’est-ce que ces deux items cachent de si important ? Est-ce que ces deux objets seront assez pour faire libérer l’ancien soldat ?
Dans ce polar historique, le lecteurice suit à la fois: Jorik et Maé en temps réel et le journal d’Espérance s’échelonnant de 1990 à 1994 jusqu’à sa mort. Michel Bussi a tellement bien ficelé, entremêlé réalité historique et fiction qu’on ne veut plus déposer le livre sauf pour reprendre notre souffle. L’histoire du génocide rwandais a été et elle est encore affreuse, tellement qu’elle dépasse la fiction à plusieurs moments. Je suis moi-même allée vérifier certains faits qui me semblaient trop poussés pour être vrais et pourtant…je pense à Paul Barril et à son rôle dans le génocide entre autres.
Bref, Les ombres du monde mérite tout à fait sa sélection au prix Renaudot et c’est une histoire sur l’Histoire qui devrait être lue et mieux connue du plus grand nombre de personnes. Ce génocide n’est pas sans rappeler celui qui a cours, en ce moment même, en Palestine. On se pose la question comme lecteur à savoir à quel point les gouvernements peuvent refaire les mêmes erreurs sans apprendre de ces dernières.
Quand on laisse la violence nous dévorer, c’est notre intelligence qu’elle grignote en premier.
– p. 400
Un roman dont on ne sort pas indemne, mais qu’il faut absolument lire.
- Auteur: Michel Bussi
- Maison d’édition: Les Presses de la Cité
- Parution: 15 août 2025
- Nombre de pages: 572
Crédit photo: Valérie Ouellet
