Je viens d’une gauche qui croit au système, pas au parcours individuel.
M.G.
Le nouveau roman de Mahir Guven vient d’être publié par Grasset et figure déjà parmi une sélection des meilleures lectures d’été du Goncourt, ce n’est pas peu dire.
Dans cette œuvre, l’auteur nous raconte la vie de son personnage Noé Stéphan, 35 ans, qui vient de se faire arrêter alors qu’il est accusé d’avoir tenté de liquider son ami Paul Chance. Complètement paniqué, les policiers qui l’interrogent, le poussent à bout et le personnage tente de s’enfuir. Se faisant, il se heurte la tête et il perd connaissance. C’est alors que nous rentrons dans la tête, dans la conscience de Noé qui s’imagine, se voit à son propre procès où il tentera de convaincre la juge, sa maman, mais aussi tous ses proches de son innocence.
J’ai adoré, dévoré ce roman. Au-delà de l’histoire de Noé, élevé en banlieue, ça parle aussi de la violence, la violence nécessaire parfois pour vivre, pour exister, se défendre, prendre sa place dans une société qui en donne très peu aux gens des classes ouvrières, aux nouveaux immigrants. Guven déconstruit les clichés avec brio, il nous raconte ceux qu’on ne connait pas, mais dont beaucoup se plaisent à juger, à coller une étiquette.
Ce livre nous amène là où on ne va pas assez, dans les souliers des gens qui essaient juste de s’en sortir. C’est beau, c’est confrontant, mais c’est beau et tout au long du livre, on s’accroche à l’innocence de Noé et on souhaite que tous puissent la ressentir aussi.
- Auteur: Mahir Guven
- Maison d’éditions: Grasset
- Parution: mai 2022
- Nombre de pages: 496
Crédit photo: Valérie Ouellet