Littérature jeunesse Quoi lire?

Les enfants d’Izieu 

30 ans après la première parution de Rolande Causse sur les enfants d’Izieu, la maison d’édition D’Eux nous offre une version illustrée par un de mes illustrateurs chouchous, Gilles Rapaport. Je pense que personne d’autre n’aurait pu faire un meilleur travail que celui-ci pour illustrer le drame tragique des enfants d’Izieu. 

Le 6 avril 1944, à Izieu (Ain), 44 enfants et 7 adultes, tous juifs, furent arrêtés par les hommes de la Gestapo et des soldats allemands sur ordre de Klaus Barbie. Déportés, les quarante-quatre enfants furent gazés et brûlés à Auschwitz. Parmi les adultes seule l’éducatrice, Léa Felblum, survécut. 

Ce drame sans nom sera perpétré à 1 an et 5 mois de la fin de la guerre. Le criminel de guerre tristement célèbre Klaus Barbie est responsable de la rafle bien qu’on n’ait jamais eu la certitude de la personne qui a dénoncé les enfants d’Izieu. Un musée est désormais érigé dans la maison qui a accueilli les enfants juifs. Absente de la rafle, Sabine Zlatin était la directrice de la colonie de vacances et de la maison d’Izieu, elle consacrera sa vie à veiller à la mémoire des enfants d’Izieu.  

Cet album est une réécriture qui s’adresse aux enfants afin de les sensibiliser à ce drame, à la guerre, aux différences qui peuvent mener au pire. Le texte, mais surtout les illustrations arrivent à donner vie au texte sans faire peur aux lecteurices. Les illustrations simples, mais tellement parlantes de Rapaport aident les lecteurices à comprendre les différentes émotions qui peuvent nous traverser en lisant cette histoire. J’avais adoré Grand-Père, album jeunesse de peu de mots du même illustrateur et il réussit à faire la même chose ici. Un album dur, mais nécessaire dans ces temps de guerres, de conflits toujours plus violents, plus injustes. Qu’on se rappelle cette histoire, qu’on protège les enfants, s’il n’est pas trop tard. 

  • Autrice: Rolande Causse-Gibel 
  • Illustrateur: Gilles Rapaport 
  • Maison d’édition: D’Eux 
  • Parution: 22 avril 2024 
  • Nombre de pages: 80 

Crédit photo: Valérie Ouellet 

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