L’autrice de Hantée, l’irano-canadienne Shaghayegh Moazzami récidive avec une nouvelle bande dessinée. Comme la dernière bd, celle-ci se déroule à Montréal sur l’avenue Ridgewood, l’appartement qu’elle avait trouvé avec son mari en arrivant au Canada. Elle a toujours adoré cet appartement qu’elle a gardé même après sa séparation. Le bloc appartenait à une famille dont la fille habitait le même bloc, il était propre, bien entretenu. Puis, un jour, la fille n’arrive plus à s’en occuper, elle décide donc de vendre le bloc appartement et malgré les promesses que rien ne changerait, le nouveau propriétaire tente de faire partir les locataires en leur offrant un montant d’argent puisqu’il souhaite entamer des rénovations.
Vous l’aurez deviné, ce nouvel opus parle de rénovictions, mais aussi de lutte pour ses droits. Pour l’autrice, c’est d’une importance capitale même si les désagréments sont nombreux: les locataires doivent engager des avocats, se défendre, assister à plusieurs réunions, ils seront même relogés pendant la pandémie de covid-19 en attendant que leurs logements soient redevenus habitables. Shagha doit gérer son angoisse. En plus, elle attend avec impatience sa cérémonie de citoyenneté canadienne, elle n’en peut plus de cette double nationalité qui l’oblige à se soumettre au régime iranien ne serait-ce que le temps d’une photo pour le renouvellement de son passeport. Heureusement, son colocataire Ben est là pour elle et les voisins se serrent les coudes, elle apprendra même de l’une d’entre eux que la fleur qui a inspiré son prénom s’appelle en français, le coquelicot.
J’aime beaucoup les dessins et l’écriture de Shaghayeh Moazzami, elle se sait se rendre vulnérable et forte à la fois. Elle raconte son histoire sans gants blancs, sans demi-mesures. Je trouve super intéressant de découvrir le parcours de cette femme qui a refusé le régime islamique des ayatollahs et qui cherche sa voie à Montréal.
- Autrice: Shaghayegh Moazzami
- Maison d’édition: Ça et là
- Parution: 8 octobre 2024
- Nombre de pages: 180
Crédit photo: Valérie Ouellet
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