L’écume des nuages est un roman graphique qui aborde un thème difficile : le suicide d’un partenaire. Après la mort d’Iker, sa partenaire, Leire, tente de trouver des réponses. Elle s’accroche à une des lectures qu’Iker avait débutée avant son suicide : l’expédition de 800 km en solo dans l’Arctique de Fernando Rus, puis trente ans plus tard, il s’est lui aussi suicidé. Est-ce qu’Iker admirait son geste ? Leire ira à Tarifa parler à la fille de l’alpiniste afin d’essayer de comprendre l’incompréhensible.
Pourtant, au bout de quelques kilomètres, l’anxiété envahit Leire qui s’arrête dans un motel de bord de route pour ce qu’elle pense, au départ, une nuit. Puis, au fil des jours, de ses rencontres avec la faune du motel, elle décide de rester une nuit de plus, une autre, puis une autre. Leire commence à apprivoiser les gens autour d’elle et à se laisser approcher. Ensemble, ils échangent leurs histoires, ils se « réparent » mutuellement.
C’est un récit triste et beau à la fois qui nous démontre que la vie réapparait souvent dans les petites choses, dans les rencontres aussi. J’ai aimé les images simples, un peu grossières parfois qui donnent toute l’importance aux mots qui sont aussi parsemés. Les chapitres sont séparés par des idéogrammes japonais et leurs définitions, le premier étant: « yuggen » (le mystère du sens de la vie et la triste beauté de la souffrance humaine). Je dois dire que ces idéogrammes sont magnifiques et nous forcent à réfléchir à ces idées, ces concepts. Bref, un magnifique livre qui parle d’un sujet difficile.
- Auteur: Bertol Arrieta
- Illustratrice: Sandra Garayoa
- Traductrice: Léa Jaillard
- Maison d’édition : Bang
Crédit photo: Valérie Ouellet