Il n’y a qu’une seule façon, en fait, de retourner le don du passé : c’est en le transmettant aux générations futures en bon état. Ce n’est pas faire preuve de générosité envers l’avenir, c’est plutôt une obligation morale envers le passé. (Fahmi, 2018, p. 31)
C’est à un voyage littéraire et philosophique que nous convie Mustapha Fahmi dans son court, mais puissant essai La leçon de Rosalinde. Grâce à une plume d’une simplicité et vulgarisation impressionnantes, Fahmi nous fait réfléchir et nous transporte dans ce qui semble être son univers littéraire, son havre de réflexions les plus profondes et immuables. En effet, dès le début de la lecture, j’ai eu l’impression d’être tombée sur son carnet personnel de pensées. Ce type de carnet que l’on trimballe constamment sur soi et où l’on annote toutes nos idées et réflexions. J’avais l’impression de découvrir l’un de ces petits trésors, que l’on trouve au détour d’une rue ou dans un grenier.
Professeur de littérature anglaise et ancien vice-recteur de l’Université du Québec à Chicoutimi, Mustapha Fahmi est né au Maroc. Y ayant vécu pendant deux ans et partageant ma vie avec un Marocain depuis bientôt quatre ans, c’était avec beaucoup d’enthousiasme et d’intérêt que j’ai débuté la lecture de cet essai profond et touchant. Ce n’est pourtant pas ce pays connu et aimé qui m’a fait me sentir liée à ses écrits et réflexions, puisque c’est dans ses mots et ses sensibilités que je me suis laissé transporter. Je me suis laissé vibrer au son de son optimisme lucide, de sa vitalité. Je me suis laissé guider par sa lecture de la diversité, du dialogue, des échanges et de la culture. Par la profonde sagesse qui sous-tend chacun des concepts, éléments et sujets qu’il aborde. Une sagesse qui nous permet de réfléchir à nos interactions avec ceux et celles qui nous entoure, à l’amitié, à l’acceptation des différences, à l’ouverture à l’Autre, à la persévérance.
Fahmi nous transporte aussi dans les dires et les pensées d’auteurs, philosophes, écrivains et dramaturges phares des derniers siècles. On y découvre Shakespeare – dont il est un spécialiste de renommée internationale – Dostoïevski, Nietzsche, Weber, Tourgueniev, Heidegger, Louis Aragon, Charles Taylor et bien d’autres. Petite déception, toutefois, aucune femme n’y est mentionnée… Il aurait été, il me semble, pertinent et important d’inclure certaines réflexions de femmes qui ont marqué, elles aussi, notre histoire philosophique et notre littérature.
- Auteur : Mustapha Fahmi
- Date de parution : 5 mars 2018
- Éditions : La Peuplade
- ISBN : 9782924519769
Crédit photo : Mylène de Repentigny-Corbeil