Julia Power est infirmière à Dublin. Pendant trois jours en 1918, en pleine épidémie d’une grippe ravageuse et inexplicable, elle oeuvre au service “Maternité et maladies infectieuses”. Le pavillon des combattantes, c’est son histoire, ainsi que celle de ces victimes silencieuses de la guerre et de la maladie, de l’église et de la violence des hommes.
Inspiré de nombreux témoignages de l’époque, Le pavillon des combattantes est un page-turner inoubliable. Ce roman extraordinaire met en scène différentes femmes qui luttent et se débattent contre la maladie, la guerre, les limites qu’on leur impose en tant que femmes, le machisme, la douleur, les pertes, les deuils, la solitude… et qui, envers et contre tout, se serrent les coudes, s’écoutent, se protègent, se reconnaissent et changent, une petite règle à la fois, le cours de leur histoire… et peut-être de la grande histoire.
Les résonnances avec la situation actuelle sont nombreuses, particulièrement les appartés sur la gestion de la crise, les blâmes individuels, les limites d’un système qui trop souvent oublie l’humain. Non, ce n’est pas pour autant un roman lourd, au contraire, il fait sourire, rire, il calme et il révolte tout à la fois, donnant une envie furieuse d’imiter ces héroines invisibles et de changer le monde.
C’est un roman terriblement nécessaire et je sais déjà qu’il figurera sur mon top 5 de l’année 2022.
- Autrice : Emma Donoghue
- Maison d’édition : Les Presses de la Cité
- Parution : août 2021
- Nombre de pages : 358
Crédit photo : Annick Lavogiez