Le mois des morts

Publié le 13 décembre 2023

Québec. Lucien Jutras a perdu sa mère au début de la pandémie. Depuis, il a du mal à s’en sortir. Il faut dire que son père, Marc-Aurèle Jutras, n’est pas vraiment une figure paternelle attachante, tout obsédé par lui-même, l’argent et le pouvoir qu’il est. Quand Lucien, à quelques jours de ses 18 ans, rencontre Jacob, c’est comme si le vent tournait. Jacob vit de squat en refuges, mais il est libre, créatif. Dans quelques semaines, les amants s’échapperont à New York avec l’héritage de Lucien. Marc-Aurèle Jutras ne sait rien de tous ces plans, et heureusement, car il est définitivement homophobe. Cet homme froid et distant est-il vraiment dévasté par la mort de sa conjointe ? Et que cachent ses multiples projets immobiliers ?

Pendant ce temps, entre Québec et Montréal, Maud Graham est fatiguée, heurtée par la misère et le climat social québécois post-pandémie. Avec son équipe, elle enquête sur André Roy, un homme qui séduit des femmes à force de fleurs et de restaurants… puis les arnaque de plusieurs milliers de dollars. Mais l’enquête piétine, car l’homme est prudent, et ses victimes ont tellement honte de s’être laissées embobiner qu’elles hésitent à le dénoncer.

Dans un autre coin de la ville, Rémi-Paul Lauzon se prépare à faire chanter Marc-Aurèle Jutras… mais ce dernier est-il homme à se laisser faire ? Rien n’est moins sûr.

Au fil de ces quelques trois cents pages s’écrit une enquête complexe où les histoires se croisent et se recroisent. Chrystine Brouillet offre avec Le mois des morts un roman bien construit, original et touchant, une oeuvre qui aborde à la fois le pire de l’humanité, et l’entraide et la générosité qui subsistent malgré tout, absolument partout. On y découvre des policiers profondément humains, qui se questionnent et souffrent de la violence à laquelle ils assistent. Les personnages sont complexes, justes, attachants, et l’intrigue finement menée.

Un beau cadeau de Noël à se faire…