En ce 1er février commence le Mois de l’Histoire des Noirs, célébré chaque année dans plusieurs grandes villes d’Amérique du Nord et du Sud, de même que dans les Caraïbes, en France et en Afrique. Se remémorer les contributions des communautés noires à l’histoire universelle, se rappeler les grands combats qu’elles ont menées et qu’elles mènent toujours, se souvenir de grands personnages qui ont marqué leur ère dans toutes sortes de domaines, là sont les objectifs de ce mois thématique.
L’histoire passant principalement par les écrits et par l’éducation, Page par Page ne peut passer sous silence l’importance de la littérature, du roman à l’essai en passant par le manifeste, pour souligner cet événement. Ainsi, pour le mois de février, nous avons invité nos collaborateurs à se plonger dans un livre entourant ce thème, de près ou de loin. Quelques œuvres qui vous seront présentées ce mois-ci refléteront ainsi l’éventail des sujets et les diverses façons d’en apprendre davantage sur l’héritage des communautés noires dans le monde et au Québec, ce qu’elles ont vécues et ce qu’elles vivent toujours, que ce soit le sentiment d’exil, le racisme ou encore ce sentiment d’appartenance qui les unit.
Mais commençons par le début. Quelle est l’origine du Mois de l’Histoire des Noirs ?
Cette initiative a commencé aux Etats-Unis grâce à Carter G. Woodson, surnommé aujourd’hui le père de l’histoire des Noirs. Historien, journaliste et écrivain, il a dédié sa vie à l’éducation. Il rêvait d’inclure dans le parcours des écoliers un enseignement sur l’histoire africaine. Et il avait bien raison. À mon entrée à l’université dans un programme de science politique, j’ai été choquée en apprenant tout ce qu’on ne nous avait pas dit sur l’Afrique à la petite école. C’est ce qui m’a poussé à me spécialiser sur l’histoire de ce continent. Encore aujourd’hui, je suis révoltée devant le fait qu’il faille aller à l’université pour apprendre la vérité sur l’Afrique, son apport essentiel à l’histoire et surtout la face cachée de celle-ci derrière toutes les images foncièrement négatives que nous renvoient les médias de masse. Je vais vous dire quelque chose qui risque de faire réagir, car notre éducation (qui est celle de l’histoire écrite par les vainqueurs) prend bien soin de ne pas nous divulguer ces choses : l’Afrique est le berceau de l’humanité, c’est là que tout a commencé et que la majorité des connaissances anciennes, que l’on attribue souvent à tort à la Grèce antique, ont émergées.
Carter G. Woodson a ainsi proclamé pour la première fois une semaine de l’histoire des Noirs pendant le mois de février en 1926. Ce n’est qu’en 1976 que la semaine est devenue un mois complet dédié à la reconnaissance de l’Histoire des Noirs. Au Québec, bien qu’il existe depuis plus de 25 ans la Table ronde du Mois de l’Histoire des Noirs qui organise chaque année diverses activités, le gouvernement du Québec a, quant à lui, reconnu officiellement cet événement seulement en 2006. Pourquoi C.G. Woodson a-t-il choisi le mois de février ? Simplement parce que Frederick Douglass et Abraham Lincoln, deux abolitionnistes notoires, fêtaient leur anniversaire respectivement le 14 et le 12 février.
La maison d’édition québécoise Mémoire d’encrier, la sélection spéciale de la Librairie de Verdun, des œuvres de Dany Laferrière, de Rodney Saint-Éloi, de Boucar Diouf, de Tierno Monénembo, d’Alain Mabanckou, des suggestions d’essais sur ce thème et bien d’autres sujets et œuvres seront traités au cours du mois pour vous faire découvrir toute la richesse de la littérature qu’on pourrait dire Noire et le grand nombre d’œuvres pouvant nous éduquer sur cette histoire.
Quelles sont vos suggestions ? Avez-vous déjà choisi une œuvre pour cette thématique du mois de février ?
Nous vous invitons à visiter le site de la Table ronde du Mois de l’Histoire des Noirs pour connaître la programmation 2017 des activités.
Les informations sont tirées du site de la Table ronde du Mois de l’Histoire des Noirs et du site du Dr. Carter G. Woodson African American Museum.
Crédit photo : Table ronde du Mois de l’Histoire des Noirs
lydie
4 février 2017 à 4:38 pmMois de l’histoire des noirs… Quelle absurdité? Une mystification…
Dire ou écrire le peuple blanc paraît bizarre… S’il y a un peuple noir, il devrait y avoir aussi un peuple blanc. Y-a-il un peuple blanc? Oui, seulement pour l’extrême droite … Il est incorrect de désigner«noirs» plusieurs peuples. Cette grande catégorie est une généralisation construite idéologiquement.
Ce que vous croyez être une évidence est du racisme.
Au fait, l’impact du mois de l’histoire des noirs, c’est de faire perpétuer une histoire de domination entre deux groupes idéologiques (imaginaires): noirs et blancs.
Nous sommes tous des êtres de culture… pas de couleur.
Valérie Léger
6 février 2017 à 11:22 amMerci de partager votre opinion. Nous sommes bien conscientes que ces événements ont des pours et des contres. Et nous sommes heureuses qu’il y ait discussion. D’ailleurs, pour notre part, nous couvrirons des auteurs de toutes origines tout au courant de l’année.