Fascinée par la série télé Le Jeu de la dame, j’ai plongé dans le livre éponyme avec une pointe de scepticisme. Est-ce que le roman allait égaler la fascinante adaptation télé?
Réponse… oh que oui. Je dirais même que je n’ai pas souvenir d’une adaptation qui rende avec autant de vérité l’esprit d’un roman.
Rappelons un peu l’histoire du Jeu de la dame. Walter Tevis met en scène une jeune orpheline, Beth Harmon, qui doit apprendre à s’adapter à la vie de pensionnaire après avoir perdu sa mère à l’âge de 9 ans.
Cette enfant plutôt introvertie s’adapte mal aux bruits du dortoir et développe une dépendance aux médicaments, qu’elle reçoit – comme l’ensemble de ses pairs – par dose quotidienne, suivant une pratique qu’on jugerait aujourd’hui inacceptable, mais qui était de mise au tournant des années 50, pour exercer un certain contrôle sur l’humeur des enfants.
Un jour qu’elle doit se rendre au sous-sol de l’établissement pour remplir une corvée de ménage, elle surprend le concierge penché sur un jeu d’échecs. Fascinée, elle observe avec attention ce jeu de stratégie et réussit à devenir l’élève du concierge.
De ces séances, Beth tire confort et confiance. Et peu à peu, son maître l’intronise dans les cercles d’échecs du Kentucky, où elle ne s’illustre comme personne.
Sans aller plus loin dans le récit, je dirais que l’auteur ne nous sert pas ici la classique histoire du prodige qui conquiert le monde. Son roman met plutôt en lumière la difficile partie que doit livrer ce jeune génie pour se soustraire à ses addictions et à ses angoisses.
Un livre sombre, mais beau, qu’on ne peut pas oublier.
- Auteur : Walter Tevis
- Éditions Gallmeister
- Mars 2021 (original 1983)
- Nombre pages : 433
Crédit photo : Vicky Milot