Dominique Fortier est l’autrice de cinq romans et la traductrice de plus d’une vingtaine d’œuvres. La liste de ses honneurs et nominations a le potentiel de faire bien des jaloux. Tout ce succès est évidemment très mérité et son roman La porte du ciel le montre bien.
La porte du ciel s’ancre sous le soleil chaud d’une Louisiane pendant la guerre civile. On y retrouve deux fillettes : Eleanor, blanche et issue d’une famille aisée, et Eve, métisse et fille d’esclave. Bien que leur existence soit très différente, beaucoup de similitudes les unissent. Et derrière elle, les femmes travaillent pendant que les hommes se font la guerre.
Dans ce troisième roman, Fortier peint des États-Unis déchirés entre la tradition et la raison. La trame de fond se mélange avec l’histoire principale et c’est très bien ainsi. Qu’est-ce que l’histoire de deux fillettes, sinon l’histoire de deux destins intemporels ? Qu’est-ce que l’histoire d’une guerre, sinon l’histoire interminable des conflits ?
La plume de Fortier est vraiment son atout le plus poignant. Elle raconte l’injustice la plus profonde avec une douceur qui calmerait même les soldats les plus colériques. Elle prend son temps pour raconter une histoire qui ne nécessite justement pas d’être lancée rapidement. Elle prend le temps d’éplucher chaque couche sans jamais être ennuyante. C’est un vrai tour de force.
La porte du ciel est une histoire américaine qui s’avère universelle. Grâce à la superbe plume de Dominique Fortier, on peut prendre le temps de la savourer délicatement.
- Autrice : Dominique Fortier
- Éditions : Alto
- Parution : 2014
- Pages : 279 pages
Crédit photo : Patrice Sirois